HISTORIQUE
Historique de la Chambre Syndicale des Importateurs de Machines à Coudre

La Chambre Syndicale des Importateurs de Machines à Coudre fut fondée en 1897 par un groupe de négociants-importateurs de machines à coudre qui, pressentant l’essor que prendrait ce négoce dans les années à venir, jugèrent nécessaire de se grouper en association ayant pour but de « développer, améliorer et conserver entre les membres des industries qu’elles représentent, les sentiments de bonne confraternité, d’être un organe de documentation pour les Pouvoirs Publics et les Administrations, d’étudier les mesures propres à maintenir les bons rapports entre patrons et ouvriers et à organiser et développer l’instruction professionnelle des jeunes gens qui se destinent aux professions représentées par la Chambre Syndicale ».

Pourquoi une telle initiative de la part d’importateurs ?
N’y avait-il donc pas de constructeurs de machines à coudre en France ? Alors que cette industrie était déjà largement développée à l’étranger, elle était pratiquement inexistante en France et pourtant la France était la patrie de l’inventeur de cette machine si courante aujourd’hui.
En effet, c’est au français Barthélémy THIMONNIER que revient le mérite de la mécanisation de la couture grâce aux efforts déployés et à la lutte qu’il a menée entre 1815 et 1850 en vue de matérialiser ses espoirs en l’industrie de l’habillement.
Mais comme tous les inventeurs méconnus, la postérité lui a rendu justice et en 1930 à l’occasion du centenaire de l’invention de la machine à coudre, le gouvernement et la ville de Paris rendirent un hommage grandiose à sa mémoire.
Il faudrait dire que Barthélémy THIMONNIER proposa son invention à une période particulièrement troublée de la France et que les investisseurs n’étaient pas ou peu enclins à fournir des capitaux pour une entreprise dont on ne voyait pas bien l’avenir.
D’autres inventions tels, que les chemins de fer, attiraient plus facilement les capitaux.

Par la suite, les choses ne s’arrangèrent pas mieux. Ne dit-on pas qu’un article du Traité de Francfort qui mit fin à la guerre franco-allemande de 1870-1871 stipule que la France ne devra pas construire de machines à coudre, car en cas de conflit, une fabrique de machines à coudre peut très facilement se transformer en fabrique de fusils, de pistolets, etc…
Maintenant que nous avons vu la ou les raisons qui empêchèrent la France de se doter d’une industrie de la machine à coudre à l’instar des Etats-Unis, de l’Allemagne, de l’Angleterre ou de l’Italie, revenons à la Chambre Syndicale des Importateurs de Machines à Coudre.
Passée, la guerre de 1914-1918, période au cours de laquelle l’industrie de la confection avait pris un essor important et par voir de conséquence la demande de machines à coudre, les principaux fabricants de ce matériel, en vue de pouvoir répondre à cette demande, développèrent ou créèrent des succursales ou des représentations en France.
La Chambre Syndicale de Importateurs de Machines à Coudre leur apporta l’aide nécessaire et vit, ainsi, le nombre des adhérents augmenter rapidement.
L’accroissement rapide du parc de machines demandait de plus en plus l’aide des techniciens avertis pour son entretien et sa bonne marche. Pour répondre à ce besoin, et fidèle à l’un des buts qu’elle s’était fixée lors de sa création : « organiser et développer l’instruction professionnelle des jeunes qui se destinent aux professions représentées par la Chambre Syndicale », il fut formé, sous les auspices de la Chambre Syndicale des Constructeurs de Machines à Coudre, la Chambre Syndicale des Importateurs de Machines à Coudre, la Chambre Syndicale des Négociants de Machines à Coudre, una association qui prit le titre de :
« Association pour l’Apprentissage dans les métiers des machines à coudre ».
Les statuts de cette Association furent déposés à la Préfecture de la Seine le 25 octobre 1929.
Cette Association à pour objet de mieux faire connaître en France l’industrie de la machine à coudre et de soutenir toutes les initiatives susceptibles d’en faciliter la prospèrité et le bon renom et d’èlever le niveau des connaissances professionnelles, notamment par des actions de fomation professionnelle.
C’est ainsi que depuis 1925 une section de monteur, metteur au point en machines à coudre, fonctionne dans les locaux des Centres d’études techniques de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, d’abord au centre de l’avenue Gambetta et maintenant dans les locaux de l’École Supérieure des Industries du Vêtement, 73, boulevard Saint-Marcel à Paris.
La durée des études est de deux années. En fin de deuxième année, les élèves ayant réussi leur examen de sortie, reçoivent un diplôme de fin d’études. A signaler que ce diplôme est valable dans tous les pays du Marché Commun.

Puis vint la seconde Guerre mondiale et l’occupation. Pendant cette période, les activités de la Chambre Syndicale furent très ralenties et la Chambre du se borner au rôle de bons-matière.
A la Libération, elle put reprendre toute ses activités, d’autant plus que les importations de machines, de pièces détachées, d’aiguilles et d’accessoires ne pouvant se faire que sur licence d’importation, la Chambre Syndicale eut à déterminer avec la Direction des Industries Mécaniques et Electriques, dans la limite des crédits disponibles, des besoins de la profession et ensuite d’assurer la répartition de ces crédits parmi les adhérents. Tâche délicate qui ne se fit pas toujours sans heurts.
Au cours des années qui suivirent et en raison des progrès technologiques accomplis par les industries de la machine à coudre industrielle et domestique, de l’apparition des matériels périphériques, la Chambre Syndicale, pour s’adapter et être en mesure d’assumer les tâches qu’elle s’était fixées, dut modifier à plusieurs reprises et sa dénomination et ses statuts.
Une première fois en 1944 son titre devint Chambre Syndicale des Importateurs de Machines à Coudre et Matériel Annexe. Puis à nouveau en 1980, Chambre Syndicale Nationale des Importateurs-Transformateurs de Machines à Coudre Industrielles et Domestiques – Machines à Tricoter, Matériel de Coupe et de Repassage – Matériel Annexe.
En 1983, Chambre Syndicale Nationale des Importateurs-Transformateurs-Exportateurs de Machines à Coudre Industrielles et Domestiques – Machines à Tricoter – Matériel de Coupe et de Repassage – Matériel Annexe.
Et enfin, en 1984, le sigle SITEMAC a été déposé.
Aujourd’hui l’action de la Chambre Syndicale se matérialise par de nombreuses circulaires traitant non seulement de la machine à coudre proprement dite, mais aussi de la législation sociale, de la règlementation économique, etc., des actions dans les ministères et des interventions tant sur le terrain qu’auprès des Tribunaux pour les problèmes douaniers.
CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DU COMMERCE DES MACHINES A COUDRE
A la demande du ministère du Travail et de l’Emploi, la Chambre Syndicale des Importateurs de Machines à Coudre et Matériel Annexe — Président M. J. MAINOT de la Chambre Syndicale Nationale des Négociants en Machines à Coudre — Président M. MULLER, furent chargés d’établir avec les partenaires sociaux une convention collective réglant sur le plan national les rapports entre employeurs et salariés des entreprises qui exercent l’activité du commerce des machines à coudre classées, en principe, sous les numéros 746-1 et 733-4 de la nomenclature des activités économiques de l’I.N.S.E.E.
L’élaboration de cette convention ne présenta pas de difficultés étant la bonne volonté et le désir d’aboutir rapidement dont firent preuve les délégations. Elle fut donc signée et publiée le 1er juillet 1973.
Révisée périodiquement au cours des commissions paritaires, chaque avenant fait l’objet d’un arrêté portant extension.
C’est donc cette convention collective nationale qui règle de nos jours les rapports entre employeurs et salariés des entreprises de la machine à coudre.